Réunis à Bangui le vendredi 23 septembre les magistrats de la plus haute juridiction du pays ont acté leur position contre le projet de modification de la loi proposé par le président de la République.
L’affaire relève de l’inédit dans le continent, au mieux dans la sous-région Afrique centrale tant les mécanismes institutionnels de prolongement du pouvoir présidentiel aboutissent sans coup férir à la volonté du chef de l’État- requérant, lorsqu’elle la rue ne s’y oppose. Les juges centrafricains compétents pour se pencher sur le dossier rament à contre-courant. Opposition est faite au comité de rédaction désigné par le chef de l’État pour soutenir son ambition. Les hommes de loi de l’instance judiciaire exposent les raisons du verdict donné à cette proposition de Faustin Archange Touadéra. La juridiction évoque une « procédure illégale… aucune disposition ne prévoit la transition entre l’ancienne constitution et la nouvelle ». Elle mentionne dans le même sens « une procédure prématurée » et « l’absence du SENAT … ». Bien que la décision des magistrats de la Cour réconforte la vision du collectif de la loupe et de la vigilance constitutionnelle, le gouvernement n’entend pas lâcher du lest. Fidèle Gouandjika, conseillère spéciale du président de la République s’exprime : ‘’La réforme prendra une autre forme et nous ferons en sorte qu’elle soit constitutionnelle’’. En soutien aux autorités, le Front Républicain appelle à une manifestation favorable à l’organisation d’un référendum dans le but de faire passer le projet de l’actuel dirigeant de la RCA.